May 2020
đŹ đ„ COVID19 - Ce sera eux contre nous | Le MĂ©dia
by decembreCe sera eux contre nous
Le dĂ©confinement au 11 mai dĂ©crĂ©tĂ© par Emmanuel Macron et quâĂdouard Philippe a du mettre en Ă©quation semble avoir inspirĂ© Denis Robert qui se projette au jour dâaprĂšs
et voit un Ă©cart se creuser et un nouveau front sâouvrir entre ceux qui vont vouloir plus de croissance, de libertĂ© et moins dâĂtat
et ceux qui veulent ralentir, réfléchir et privilégier la survie de la planÚte.
Signe avant-coureur de lâaffrontement Ă venir, la tribune proposĂ©e dans le JDD qui annonce :
« Libérons la société pour sortir de la crise ».
Elle est signĂ©e par une soixantaine dâuniversitaires, dâĂ©conomistes, de lobbyistes qui notent que lâĂtat a failli dans la gestion de lâĂ©pidĂ©mie :
« Il nâest pas de dĂ©mocratie saine sans marchĂ© libre⊠» Ăąnonnent-ils.
Foutaise, rĂ©pond lâĂ©ditorialiste qui discerne derriĂšre lâinitiative une fracture.
Ce sera eux, les globalisateurs, les partisans dâun libĂ©ralisme encore plus Ă©chevelĂ©, les fabricants dâun monde dâaprĂšs qui sera pire que celui dâavant.
Contre nous, qui voulons repenser la croissance et le rapport de force politique, rĂ©vĂšle Denis Robert sâappuyant sur les travaux du philosophe Bruno Latour.
Ils craignent que la pause soudaine dans le systeÌme de production globaliseÌe offre une occasion inespĂ©rĂ©e pour les globalisateurs « de se deÌfaire du reste de lâEÌtat-providence,
du filet de seÌcuriteÌ des plus pauvres, de ce qui demeure encore des reÌglementations contre la pollution,
et, plus cyniquement, de se deÌbarrasser de tous ces gens surnumeÌraires qui encombrent la planeÌte ».
Denis Robert reprend le fil de la semaine Ă©coulĂ©e oĂč ses pensĂ©es ont Ă©tĂ© parasitĂ©es par « Seul contre tous »
le film, Boucherie de Gaspar NoĂ© et « Le petit chose » dâAlphonse Daudet qui, Ă bien des Ă©gards, ressemble Ă Emmanuel Macron.
Le prĂ©sident qui nâĂ©coute que lui-mĂȘme et se rĂȘvait en Ă©crivain en prend pour son grade.
« Il est aujourdâhui le chantre. Et la derniĂšre chance » des oligarques et des profiteurs du systĂšme.
« Il le sait., Ils le savent. Ils lâont placĂ© lĂ pour servir. Nous sommes prĂ©venus.
Et nous devons agir et résister. Impossible de reprendre comme avant.
Les jours heureux câest pour nous.
Et pas pour eux. » conclut lâĂ©ditorialiste du MĂ©dia.
đ§ COVID19 - PODCAST - France Culture - Interview : InĂ©galitĂ©s et dĂ©fiance : des symptĂŽmes français ?
by decembreUne crise qui catalyse les inégalités
"Cette pandémie est un fait social total qui révÚle bien des fractures dans la société française. Au-delà des élans de solidarités, il existe des inégalités sociales et des tensions politiques trÚs fortes. Pour le travail par exemple, il y a une répartition inégale entre les personnes qui se retrouvent au chÎmage partiel, en télétravail ou qui continuent de travailler."
Le télétravail est une marque des travailleurs favorisés. Yann Algan
Vers une économie de plus en plus digitalisée ?
"Cette crise est un accĂ©lĂ©rateur du capitalisme numĂ©rique. On sentait dĂ©jĂ le poids des tensions quant au passage Ă une Ă©conomie de plus en plus digitalisĂ©e. Et on a eu une accĂ©lĂ©ration du phĂ©nomĂšne pour les cadres qui amĂšne aussi lâinquiĂ©tude dâune dĂ©socialisation trĂšs forte du monde du travail."
On pressentait dĂ©jĂ ces grandes transformations ces derniĂšres annĂ©es mais rĂ©trospectivement lorsquâon analysera le XXIĂ© siĂšcle, on dira que le capitalisme numĂ©rique a commencĂ© en 2020 avec la pandĂ©mie. Yann Algan
"On a encore besoin de produire. Les consĂ©quences Ă©conomiques de la crise sont beaucoup plus violentes et dramatiques que les crises de 2009 ou des annĂ©es 1930 car le confinement entraĂźne un choc dâoffres et de demandes inĂ©dit."
Le rebond Ă©conomique est-il utopique ?
"La prioritĂ© dans un premier temps ne sera pas de rebooster lâĂ©conomie. Nous sommes dans une situation dâincertitude. Dans un premier temps, la prioritĂ© sera de savoir si lâensemble des filets de sĂ©curitĂ© seront suffisants pour que les Français, notamment les populations les plus dĂ©favorisĂ©es puissent reprendre une activitĂ©."
Dans une situation dâanxiĂ©tĂ© pareille, une grande part des mĂ©nages prĂ©fĂšre Ă©pargner plutĂŽt que consommer. Un tel comportement pourrait installer une situation de dĂ©flation trĂšs importante. Et lâĂtat doit avoir un rĂŽle trĂšs important pour pouvoir se substituer face Ă un tel danger. Yann Algan
"La Banque Centrale EuropĂ©enne doit se substituer aux Ătats et prĂȘter Ă des taux trĂšs faibles pour pouvoir relancer lâĂ©conomie europĂ©enne."
Une crise qui initie Ă de nouveaux comportements
Cette crise nâest pas un simple accident. Elle va changer durablement les attitudes des Français et des pouvoirs publics. Ces changements vont avoir des consĂ©quences Ă©conomiques trĂšs fortes. Il va falloir un accompagnement de lâĂtat et se doter dâune vĂ©ritable stratĂ©gie pour rĂ©ussir ces changements. Yann Algan
On doit ĂȘtre trĂšs humble sur le modĂšle de demain. Yann Algan
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