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30 October 2006

Anniversaire des cinquante ans de la crise du canal de Suez - Le Blog de Noel Basile

On parlera peu aujourd'hui de cet anniversaire là et pourtant il marque une date importante de notre histoire. Le 31 octobre 1956, Français et Britanniques lancèrent leurs troupes à l'assaut du canal de Suez que l'égyptien Nasser venait de nationaliser. Auparavant, les deux grandes nations mondiales avaient tenu une réunion secrète avec les Israéliens à Sèvres pendant laquelle il fut convenu qu'Israël envahirait le Sinaï puis, dans la foulée, Français et Britanniques interviendraient pour récupérer le canal de Suez. Ce qui fut effectivement réalisé sur le champ de bataille avec succès. Mais le monde avait changé de polarité; Paris et Londres qui croyaient pouvoir encore se comporter en puissances hégémoniques avaient, en réalité, cédé définitivement leur statut de superpuissances à Moscou et Washington, capitales de la Guerre froide. Kroutchev profita du fait que les regards eussent été braqués sur la crise de Suez pour réprimer le soulèvement anti-communiste en Hongrie et Eisenhower, furieux de voir ses alliés de l'Otan fomenter une opération audacieuse dans son dos, siffla la fin de la partie. Il menaça le Royaume-Uni de l'asphyxier économiquement si la guerre ne s'arrêtait pas; ordre du président américain que Londres s'empressa d'appliquer infligeant aux troupes franco-britanniques un retrait humiliant. Cinquante ans plus tard, la Grande-Bretagne continue à donner la priorité absolue à ses relations avec les États-unis au prix de son autonomie de décision et en toutes circonstances, même les pires, comme actuellement dans le bourbier irakien. Un demi siècle plus tard, la France n'a toujours pas oublié qu'elle a été lâchée par les anglo-saxons et, depuis De Gaulle en 59, tient toujours à sa liberté d'action. Une attitude, là aussi, illustrée par son refus de s'embarquer dans la guerre en Irak. Suez, ce fut la fin du statut de "grande puissance", sans doute, pour la France mais le début d'une volonté d'"insoumission" au grand allié américain aussi.

10 September 2006

Relations franco-britanniques : du transfert de frustration chez l'ancien ministre Michael Portillo - Le Blog de Noel Basile

De vives critiques se font entendre à Londres contre la diplomatie française pour son attitude insubordonnée à la puissance américaine, qualifiée par certains commentateurs de «poudre aux yeux». C'est le sens qu'a donné un ancien ministre de la défense de droite à son point de vue publié dans le Sunday Times Indécrottables Anglais. Dès qu'il s'agit de taper sur la France, ils ne font jamais dans la demi-mesure. La dernière charge en date est l'oeuvre de Michael Portillo, ancien ministre de la défense dans le gouvernement conservateur de John Major. Commentant dans le Sunday Times les tâtonnements de Paris avant de fixer le nombre de ses soldats affectés finalement à la mission des Casques Bleus au Sud Liban, cet ex-responsable politique converti aux plateaux de télévision a tiré à boulets rouges. Cela nous a valu un procès uniquement à charge et un parallèle, aussi léger qu'un pudding, dressé entre les Français champions de la «grandiloquence» et les Britanniques, parangons du «pragmatisme».