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Les journaux américains et britanniques ont soutenu dès le début qu'il s'agissait de l'homme de la situation pour remettre la France d'aplomb. Désormais, ils réclament au nouveau président de la république qu'il ne les déçoive pas

Ça y est, nous y sommes. Après une longue (pour nous) et harassante (pour eux) campagne électorale, le jour de gloire (pour l'un des deux) est arrivé! (l'autre méritera au moins des bonnes vacances). Au coup de 20h s'affichera, enfin

La tradition française de séparer la vie privée du domaine de l'exercice du pouvoir est critiquée depuis la Grande-Bretagne

Après le mythe de «Lawrence d'Arabie», l'ami britannique des Arabes, va-t-on voir bientôt éclore celui de «Chirac de Paris»? Cela en a tout à fait l'air depuis que la presse arabe, semaine après semaine, évoque le départ -sauf surprise- du Président de la République en mai prochain du Palais de l'Elysée et qu'elle apprend à mieux connaître les prétendants à sa succession. Aucun de ceux dont on parle le plus, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, ne semble en mesure d'égaler l'aura de Jacques Chirac dans le monde arabe, ou dans le monde tout court d'ailleurs. Et, si les Français ont fait savoir au principal intéressé, par sondage interposé, qu'ils ne souhaitent pas vraiment le voir rempiler pour un troisième mandat, la presse arabophone continue, elle, à mettre Chirac sur un piédestal.

Avez-vous suivi l'actualité ce samedi soir? Hillary Clinton, La sénatrice de New York et probable candidate démocrate à la présidence américaine en 2008, est arrivée cet après-midi à Bagdad. Pendant ce temps, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et son homologue israélienne Tzipi Livni se rencontraient à Jérusalem. Condi attendue jeudi en Allemagne pour un tête-à-tête avec Angela Merkel, laquelle chancelière allemande a pris cet après-midi la défense de l'euro dans une interview au Monde qui sera diffusée demain chez Christine Ockrent sur France 3. Hier, justement, chez nous, Ségolène a rabroué François sur les impôts et le clou du 20h sur France 2 fut l'annonce faite par Michèle de son ralliement à Nicolas dont la femme, Cécilia, sera demain dimanche la grande mais très discrète ordinatrice de la cérémonie d'intronisation porte de Versailles. Longtemps confinées aux seconds rôles sur la scène politique, les femmes s'affirment et d'une manière spectaculaire. Il est loin le temps où tante Yvonne reprisait les chaussettes du Général. Personne ne le regrette mais tout le monde attend qu'elles, au pluriel, nous fassent sentir la différence.

Le ministre délégué aux Collectivités territoriale et conseiller régional d'Auvergne a effectué un déplacement de deux jours à New-Delhi, l'événement est passé sous silence sauf pour la presse indienne qui a retenu une promesse abracadabrantesque

En maintenant le faux suspense sur ses intentions et optant en dernier lieu pour une déclaration officielle dans la presse régionale, prévue initialement pour ce matin mais éventée dès hier soir par le journal Libération, Nicolas Sarkozy a rejoint la cohorte des ceux qui n'ont pas su vraiment «comment le dire»

Depuis le temps qu'il avoue y penser tous les jours et «pas seulement en se rasant», Nicolas Sarkozy a fini par se plier à ce rituel bien français, l'officialisation de la candidature à l'élection présidentiel suivie immédiatement par l'appréciation des commentateurs sur la manière de s'y être pris. La forme d'abord, le fond on verra plus tard. Mais au-delà de la couleur de la cravate, on retiendra que celui qui jure vouloir incarner la nouveauté n'a fait qu'emprunter d'abord à son papa en politique, Jacques Chirac, le mode de l'annonce dans la presse régionale et à François Mitterrand le fameux qualificatif «tranquille» pour l'accoler à sa «rupture», celle qui effraie tant dans les chaumières. La peur de rater le coche se serait elle installée dans son esprit depuis que Ségolène se détache dans les sondages? Une chose est sûre, la nouveauté du jour est à mettre sur le compte de la première femme politique française à se risquer sur le terrain explosif des conflits du Proche-Orient. Les terrains minés ne semblent plus effrayer Ségolène Royal pour oser s'aventurer sur ce champ de bataille. Noel BASILE - 2006 ©