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January 2007

La crise au Liban et l'instinct de mort

Les Libanais jouent avec le feu et semblent n'avoir retenu aucune leçon du passé. Voila qu'à nouveau l'instinct grégaire se réveille parmi les tranches les plus extrémistes, celui-là même qui avait précipité naguère le petit pays à la mosaïque confessionnelle inextricable dans une guerre civile dont les stigmates, dix-sept ans après le retour relatif à la normale, restent visibles sur les façades des immeubles et palpables dans le cœur des Beyrouthins. A ce peuple dans la tourmente et à deux doigts de commettre une nouvelle fois un suicide collectif, la communauté internationale a envoyé un signal fort cette semaine en lui octroyant une aide économique substantielle. La France et les pays qu'elle a réussi à mobiliser en faveur du Liban misent sur la raison, celle qu'ils espèrent l'emportera sur l'impulsion de mort. Rien n'est moins sûr, hélas, mais tout espoir n'est

August 2006

Liban : la tentation de l'Italie - Le Blog de Noel Basile

L'Italie se propose donc pour prendre le relais de la France, réticente, à la tête des forces de l’ONU au Liban. Quel est son intérêt ? D'abord, de s'impliquer davantage dans son environnement géostratégique, l'Europe et la Méditerranée, après l'ère Berlusconi marquée par une politique d'alignement inconditionnel sur les positions américaines, par conséquent nettement pro-israélienne. Romano Prodi et sa coalition de centre-gauche ont à coeur de rééquilibrer leurs rapports avec les pays arabes fervents demandeurs d'un cessez-le-feu viable au Liban de crainte qu'une catastrophe à grande échelle n'emporte tout le Proche-Orient. Ensuite, Prodi, ancien président de la Commission Européenne, ne peut qu'être sensible au crédit et à l'image de l'Europe, jusque là impuissante et cantonné dans le rôle du simple bailleur de fonds auprès de l'autorité palestinienne ou du Liban, au moment où tous les regards se tournent vers cette puissance économique mais toujours un nain politique. D'ailleurs, et ce n'est pas un détail, l'Italie ne fera que conforter sa place parmi les leaders de l'Union Européenne traditionnellement cornaquée par les poids lourds que sont l'Allemagne et la France. Enfin, il y a le prestige. Les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité, ce club fermé et très select auquel l'Allemagne est associée sur le dossier du nucléaire iranien, est paralysé par le problème israélo-libanais. L'Italie ne pourra que se distinguer sur la scène internationale en volant à son secours, lui enlevant l'épine du pied. En conclusion, les points à marquer ne manquent pas. Ce que l'Italie tirera de son engagement, s'il venait à se concrétiser, la France le manquera. A la différence près : Israël qui pour la première fois de son histoire approuve pleinement une résolution des Nations Unies, la 1701, et le Hezbollah -téléguidé par l'Iran et soutenu par la Syrie- sont tous deux demandeurs de la présence italienne. La France, qui n'a pas que des amis au Proche-Orient, était et demeure moins sûre à ce niveau là ; sa part de risque au Liban semble plus grande que celle de l'Italie, d'où son pas en arrière malgré les hués.

Complot déjoué par la police britannique: quels enseignements ?

Complot déjoué par la police britannique: les enseignements à en tirer Le Royaume-Uni a déjoué hier, à quelques jours voire – selon certaines sources - à une poignée d’heures, un projet d’attentat de l’ampleur du 11 septembre visant à faire exploser plusieurs avions de ligne en vol au dessus de l’Atlantique. Ce complot qui fait froid dans le dos et surtout son évitement béni permettent, une nouvelle fois, de mettre en évidence la prééminence du renseignement sur les autres formes de lutte contre le terrorisme. Le travail ordonné des services secrets britanniques et l’alerte émise, à point nommé, par leurs homologues pakistanais sur l’imminence de l’attentat ont permis d’écarter le danger. Les accusations impliquant Al-Qaida démontrent, a contrario, les limites de l’approche américaine de la Guerre contre la terreur (Global war on terror) établie par l’administration Bush depuis le drame des Tours de Manhantan. Oussama Ben Laden a beau être traqué, affaibli, isolé quelque part dans les zones tribales inaccessibles à la frontière afghano-pakistanaise, son réseau ectoplasmique n’est pas éliminé. Et pour cause, il n’a pas besoin de chef pour montrer sa face hideuse à intervalles réguliers. Le 11 septembre 2001, les Américains s'étaient demandés « pourquoi ils nous haïssent tant ?». La question restera d’actualité tant qu’elle alimentera les esprits faibles, d’Islamabad à Londres, nourris au discours messianique de Ben Laden et consorts, comme les individus arrêtés dans le coup de filet d’hier et qui seraient selon les premières informations des citoyens britanniques d’origine pakistanaise. Ces esprits sous influence prêts à mourir en martyrs pour infliger une désolation à l’Amérique et à son principal allié, le Royaume-Uni. La réponse implique l’Occident tout entier mais dépend d’abord des Etats-Unis. Pour gagner sa Guerre contre la terreur qu’il qualifie désormais de lutte contre les « fascistes islamiques », George Bush doit tarir les sources de ce totalitarisme du XXIe siècle. Arrêter ou tuer Ben Laden ne suffira pas aussi longtemps que le sentiment prédominant dans le monde musulman est que l’Amérique traite inéquitablement les Palestiniens, fait tord à l’Irak ou méprise ses alliés arabes, dont l’Arabie Saoudite, lorsqu’ils tentent d’infléchir son soutien inconditionnel à Israël dans son entreprise de destruction du Liban. Pour cela l’Amérique doit s’inscrire dans un processus global beaucoup plus complexe que l’affrontement frontal ou la vision hégémonique. Un processus où la France sera son meilleur conseillé et.. ami.